Auteurs : Frédéric Curier / Theodor Dumitriu
Pourquoi ce titre ? Outre la référence à un film bien connu, c’est aussi l’occasion de faire un retour sur les nouvelles tendances, les nouvelles technologies et le “mindset”, la façon de penser du développeur informatique.
En effet, les développeurs de Markentive étaient présents au #DevBreak, un événement unique qui conjugue conférences, workshops et animations dans un cadre insolite.
C’est au milieu des ruines du Château du Vivier, à Fontenay Trésigny, que le DevBreak 2019 a réuni des développeurs venants des quatre coins du monde. En pleine nature, à côté d’un lac, entre les murs dégarnis d’un vieux château, les participants défrichent les questions brûlantes de la technologie actuelle : quelles sont-elles, les bonnes méthodes/pratiques pour construire ou améliorer des nouvelles technologies ? L’IA de demain sera-t-elle éthique ? Finalement, qu’est-ce que l’éthique dans la tech ? Qui est responsable de la moralité d’un produit digital : le développeur, le marketeur, ou bien l’acheteur ?
Arthur C. Clarke affirmait que “toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.” La magie vient avec du mystère, de l’incompréhension, et tôt ou tard cela se transforme en peur. Les médias, les films et les séries sont souvent véhicules de mauvaises conceptions qui amènent la crainte face à la technologie. Voici donc quelques sujets qui se hissaient pour notre aventure de deux jours au Devbreak.
La blockchain
Fraîchement arrivés de Paris dans un bus spécialement affrété pour l’occasion, nous découvrons avec surprise le formidable site du Devbreak. Munis de notre programme bien chargé et dès l’accueil passé, nous nous dirigeons vers notre premier workshop. Sujet hautement actuel : La Blockchain (Etheureum & smart contracts: From zero to hero).
Un passage en bonne et due forme des grands concepts de cette technologie et hop, live code. Bon, le live code nous demande un certain niveau de concentration pour ne pas perdre le fil des explications, heureusement le café était abondant. Mais une fois les points structurants de la technologie balayés, nous découvrons un exercice autour de la blockchain et de la crypto monnaie (pour les codeurs hardcore : exercice! ). Simple d’apparence mais relativement complexe à reproduire. À ce stade, nous entrevoyons les formidables possibilités ainsi que la révolution que va apporter cette technologie, notamment pour les professions réglementées (banques, assurances, notaires, avocats…). En savoir plus...
Galvanisés par cette entrée en matière et un foodtruck plus tard, nous arrivons à l’espace de conférence pour assister à un des moments phare de la journée avec le prestigieux Rasmus Lerdorf : 25 Years of PHP. Eh oui, l’un des fondateurs du langage PHP, encore largement utilisé sur le web (Wordpress), même si ce langage cède peu à peu sa place à d’autres. Bien que ce langage perde du terrain, le web tel que nous le connaissons aujourd’hui ne serait pas le même sans des inventeurs comme Rasmus ! Et évidemment, c’est un homme d’une très grande humilité...
Débat rapide mais néanmoins intéressant autour de l’intelligence artificielle avec quelques sujets de fonds, comme l’éthique, la réglementation et le besoin d’innovation...
Autre grand moment, la conférence de Kristijan Ristovski intitulée : Navigating the Hype-Driven Frontend Development World Without Going Insane. À grands coups d’humour et de “punchlines” parfaitement écrites et savamment orchestrées, Kristijan nous rappelle l’essentiel : être constamment à l’écoute des ses utilisateurs ! Il nous partage aussi sa passion d’un des frameworks les plus bankable du moment, REACT. Pour découvrir ce personnage et cette techno, plongez-vous dans cette vidéo.
Pour bien commencer la journée, chaque matin, nous participions à un petit workshop pour coder un vrai J. A. R. V. I. S., avec l’aide d’une bonne dose de café (les bons devs transforment le café en code). Jocelyn Kerbourc'h de midnightlab nous explique donc pendant la matinée du deuxième jour comment utiliser l’API d’Alexa d’amazon et un peu de nodejs pour configurer son propre assistant vocal, pas très loin de celui d’Iron Man.
L’après-midi nous a réservé une rencontre avec le père du CSS, Hakon Wium Lie. On a découvert ainsi comment ce langage, parce que oui, mesdames et messieurs les développeurs, son créateur lui même estime que le CSS est un langage de programmation (le débat restera ouvert pour toujours, sans doute), est né dans les sous-sols du CERN au début des années 90, afin de soutenir et de compléter son binôme éternel le HTML.
Ensuite, place aux grandes questions : le Data Science, l'intelligence artificielle, à quoi va ressembler le monde de la tech en 2100, l’éthique dans la tech…
Ces débats soulèvent la question fondamentale : quelle est réellement la place de la technologie dans notre vie ? Le chercheur Gael Varoquaux de l’INRIA explique pendant sa présentation à quel point l’intelligence artificielle est influençable et les conséquences, parfois graves, que peuvent entraîner des algorithmes d’apprentissage automatique biaisés.
Tomas Puyeo nous emmène par la suite dans une aventure temporelle dans le but de voir à quoi va ressembler notre monde dans l’an 2100. Selon Puyeo, l’époque qui verra l’IA s’élever au rang de supra intelligence et dépasser l’humanité est très proche, aux environs de l’an 2040. Il base son estimation sur la croissance exponentielle des capacités de calcul des machines et de l’évolution scientifique du dernier siècle. Ceci n’est tout de même pas un sujet d’inquiétude, mais plutôt quelque chose qu’on doit intégrer dans nos vies, notre économie, notre réalité, selon Puyeo.
Un constat s’impose après les deux jours de Devbreak : le mot-clé est l’utilisateur ! Afin d'atteindre ses objectifs, la technologie doit bâtir ses fondations sur les comportements et besoins de l’utilisateur. Un produit digital, informatique ne se montre performant que par l’usage que ses utilisateurs en font.
Le monde de la tech doit donc continuer à porter sa croix, celle de l’évolution de l’humanité, tout en intégrant de manière structurelle et dès les phases initiales, l’utilisateur, son avis, son besoin, son existence.